samedi 3 octobre 2009

Edgar Allan Poe entre fantastique et science.


Un marginal a la vie agitee, un poete amateur de mathematiques, tout prend racine chez Poe dans un caractere flambloyant tantot insupportable, attachant et melancolique. Orphelin jeune, il sera adopte par une riche famille : les Allan. Son comportement se revele instable : il est nerveux, alcolique, enchaine les relations avec les femmes, et se consolent aupres d'amis qu'il considerera toujours comme fideles. Ses relations articuleront toujours sa vie mouvementee, et lui permettront de rebondir lors de ruptures amoureuses ou de troubles d'ordre psychique (ou les deux a la fois).




La culture assez vaste de l'auteur americain (parfois contestee pour son imprecision ou son invention), fut un facteur de la richesse d'esprit de Poe; c'est donc en ce sens un auteur polyvalent, curieux et a la fois contestable car inclassable et nouveau. Son sonnet intitule 'science' ennemie de la poesie, demontre le style antithetique du personnage. Pourtant a cette epoque, tout oppose le monde des Willam Cullen Bryant, Walt Whitman ou des poetes romantiques en germes au rationalisme et positivisme lies aux decouvertes scientifiques et a la revolution scientifique qui s'en est suivie.


Edgar Allan Poe avait reussi a allier ses deux passions: les observations de type scientifique et les histoires fantastiques inspirees par une imagination toujours plus vivace. Cette alchimie necessite du genie, de formidables connaissances sur les sciences contemporaines.


Pour le lecteur contemporain, certains ecrits comme Les Histoires extraordinaires peuvent provoquer le rire. Les experiences scientifiques de ses heros, qui pouvaient a l'epoque paraitre revolutionnaires et faire autorite ont pris aujourd'hui un caractere encore plus extraordinaire. Pour paraitre fantastique, Poe force sa science, mais avec un serieux qui tombe en derision des que les limites humaines sont depassees. L'ironie prend alors le pas.

La plus impressionante 'histoire' est a mon avis l'Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall narrant les periples d'un homme venant de faire faillite qui part de sa ville natale Rotterdam pour voyager vers la Lune en ballon !! Il monte tranquillement dans les differentes strates de l'atmosphere en renouvelant son air toutes les heures ( meme si arrive au dela de l'atmosphere, il n'y a plus d'air). A 10 000 metres d' altitude, Hans Pfaall est toujours avec un petit tricot et il se fait une simple saignee pour ne pas souffrir trop de la pression atmospherique ! Et le tout, c'est a dire les 231 920 milles sont executes en 1 mois. En somme, il s'eleve a la vitesse de croisiere de 320 miles/h soit 530 km/h avec un ballon de tissu enveloppe de resines 'speciales'. Meme dans le vide intersideral , le ballon continue a grimper, sachant que c'est a la difference de la masse des gaz entre celui ambiant et celui environnant qui permet de s'elever.

Et ce n'est pas fini, le ballon en approchant de la lune arrive a etre attiree par elle et a se retourner ! Spectaculaire ! digne d'un cirque hongrois ! Je ne parlerai pas des extraterrestres sans oreille qu'il rencontre sur la lune puisque meme aujourd'hui, une partie de la population mondiale espere en leur existence. Ce tas d'absurdites aurait ete surement tres appreciable, a mon sens sans ces lourdeurs de pseudo explications scientifiques que Poe s'evertue a etaler.

Bref, une histoire qui pouvait faire rever au milieu du XIX e siecle meme pour des erudits ou un conte pour enfants ;Poe avait surement bu encore un coup de trop, comme a son habitude.

Je ne parlerai pas de experiences magnetiques ni des dernieres histoires lassantes mais reellement bien ecrites, a vous de juger.


Lecture decevante mais heureusement que la premiere trilogie (Double assassinat dans la rue Morgue, La lettre volee, Le scarabee d'or) est etonnante, captivante et qu'il y avait marque ' Traduction de Baudelaire et Preface de Julio Cortazar'.

Cependant, je ne vais pas abandonner cet illustre Edgar Allan Poe : j'irai chercher son talent dans la poesie en esperant que ses envolees lyriques ne prendront pas autant d'altitude que le ballon de Hans Pfaall.


G.D

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